L'Histoire de Saint DRUON ?
Natif d’Epinoy vers 1118, il était orphelin de père et sa mère mourut en couches selon sa légende hagiographique qui retient qu’il naquit de ce fait par césarienne. Dès lors, raillé par ses camarades, il se complut très jeune à la mortification de l’âme et du corps en signe d’expiation et finit par s’expatrier en Hainaut, à Sebourg, où il se mit au service des habitants comme pâtre pendant 6 ans. Non content de se résigner à une existence modeste, il en finira selon les récits, par attraper une hernie qui le contraignit alors à la sédentarité après avoir effectué à 9 reprises le pèlerinage vers Rome. De ce fait, saint Druon se fit construire une cabane adossée à l’église de Sebourg où il se mit à vivre en reclus, exclusivement tourné vers la dévotion, l’isolement des choses terrestres et l’assistance aux gens qui venaient chercher son intercession dans ses prières contre nourriture. Un épisode miraculeux survint même vers la fin de sa vie alors que l’église brûla entièrement et qu’il en sortit indemne, retrouvé en prière par une population inquiète de son sort. Fort affaibli par son hernie, l’absence de soins, la vie d’ascète qu’il menait toujours avec autant de ferveur à un âge avancé alors pour l’époque, saint Druon mourut à Sebourg le mercredi de Pâques 1186 le 16 avril selon les écrits des savants bollandistes unanimement reconnus au XVIIème siècle. Pure coïncidence ce même 16 avril correspondra aussi plus tard à la fête de saint Benoit Joseph Labre, figure régionale de Amettes qui aura une existence proche de saint Druon, connu pour sa vie d’humble pèlerin et assistant des pauvres à Rome au 18ème siècle.
Après son décès, les écrits relatifs à saint Druon retiendront de nombreux miracles survenus à Sebourg dont ont bénéficié d’illustres personnages tel le comte de Hainaut Jean d’Avesnes (1280-1304) venu chercher son intercession sur le lieu de sa sépulture pour se soigner de la pierre (calculs) qui l’accablait.
Lorsqu’il mourut, ses compatriotes d’Epinoy vinrent chercher son corps, mais le chariot qui l’emportant ne put jamais sortir du village, de sorte que les reliques de saint Druon restèrent à Sebourg, où elles y sont encore. Il est le patron des bergers (source Saints du Pas de Calais, diocèse d’Arras)
Très vite sa notoriété de guérisseur des « maladies du ventre, calculs, hernies » en lien avec l’affection dont il souffrit lui-même, puis par extension pour l’heureuse délivrance des mères enceintes, en lien propre avec sa naissance, firent affluer à Sebourg des foules de fidèles venus chercher la guérison miraculeuse ou la simple intervention de saint Druon en se recommandant dans des prières qui lui étaient dédiées. Dès 1210 une première charte de partage des offrandes faites à saint Druon par les pèlerins entre le seigneur de Sebourg et le chapitre métropolitain de Cambrai régler le différend qi opposait déjà les parties intéressées par cet afflux important de numéraire sur le territoire du village et l’explosion du culte populaire qui apparut massivement et spontanément. Une partie devait d’ailleurs servir à la poursuite de la reconstruction de l’église incendiée quelques décennies plus tôt et dont nous retrouvons actuellement quelques témoignages architecturaux datés de cette époque. Saint Druon ne connu jamais de procès en canonisation tel que nous le connaissons aujourd’hui puisque la procédure ne fut définitivement fixée que plus tard par le pape Benoit XIV au 18ème siècle. La vox populi avait bien souvent l’initiative, l’antériorité sur l’église qui se cantonnait a posteriori à « officialiser » le culte dès lors que la pratique de dévotion se répandait, afin de canaliser les formes de vénération et de la « christianiser ». Ce n’est donc qu’en 1612 en pleine contre-réforme catholique qu’eût lieu la cérémonie « d’élévation des reliques » de saint Druon par l’archevêque de Cambrai Jean Richardot en personne. Cette cérémonie avait pour but de reconnaître officiellement le culte de saint Druon par l’église en exhumant les ossements du saint pour les consacrer sur l’autel puis les placer dans une châsse qui pourrait contribuer encore davantage à la vénération et à la diffusion-exportation de son culte par la pratique de dissémination de reliques en d’autres sanctuaires.